Les bâtiments

Le moulin.

Le moulin fut annexé à la vieille ferme Saint-Denis. La première pierre fut posée en I530 par Jean Dorimont, abbé de Saint-Denis.

Composé de deux meules, l'une pour la farine, l'autre pour "secaussir les espeaultes", il était banal pour tous les habitants d'Obrechies. Le meunier y percevait pour droit de mouture une boite sur mesure (appelée rasière) qui en contenait dix-huit.

En I553, on adjoignit au moulin un corps de bâtiment. Nous trouvons dans les comptes de Martin Buisseret, receveur de l'abbaye, qu'il paya "XXX livres tournois à Adrien Higneaut dit le Gros, pour reste des triques par Luy Livret au moulin d'Obrechies le XIII juin I553."

On y adjoignit, comme terres labourables, III royages faisant ensemble "cinque bonniers et demy" et environ II journelz de prés.

Faisant le coin de Gréau et du Fayt, et limités de l'autre côté par le ruisseau du Gard, se trouvaient un jardin et une pâture clos de haies vives contenant environ cinq quarterons.

En I557, sous l'abbatiat de Dom Rollier, Martin Buisseret acheta ce terrain pour XVI livres tournois afin de le joindre aux propriétés du moulin.

En I578 il se rendit acquéreur de deux quarterons de jardin touchant au précédant terroir. Mais comme ces terrains étaient éloignés du moulin, en I578 il fit échange et obtint les prés de la vallée : le petit Wige, le Wareschais, ect...

En I598, ce moulin fut saccagé par le passage de bandes armées. Mais vers I620, le prince de Chimay fit bâtir un moulin à Choisies (terrain occupé actuellement par M. Huvenoit Bouqueniaux). La concurrence de celui-ci et les ravages occasionnés par les français en I637 achevèrent sa ruine complète. Dévasté de fond en comble, ayant perdu ses meubles qui furent transportées à Solre-le-Château, il ne se releva que longtemps après, lorsque la population revint au village, en I645.

La cense Saint-Denys.

La cense Saint-Denys qui se trouve dans la vallée de la Solre remonte à la plus haute antiquité. Elle comprenait, outre l'habitation du fermier, un logement destiné à servir de pied à terre aux religieux de Saint-Denys ou à leurs commis.

Elle occupait "VIII journelz de prairie, XIV de terre au royage de la carnoye "

Réparée en I493 par les soins de l'abbé Dom Jean Lefort, elle fut ruinée pendant la guerre de I637 comme les autres habitations de la commune. A peine restaurée, en I658, elle fallit être la proie des flammes : Un incendie "comme on ne vit jamais dévora la grange et les écuries; de bonheur, le vent méridional estoit assé véhément, repoussant les flammes arrière de la maison qui endubitablement eusse été aussi toute embrasée; ainsi elle est demeurée en mied mais fort délabrée, n'y ayant demeurés ny portes ny fenêtres ny vitres".

Ce n'est qu'en I663 que l'on commença à rebâtir la grange et les étables. Après les invasions, quand les habitants furent tous rentrés, on remit les terres en cultures; c'est alors que pour les exploiter, les moines reconnurent la nécessité de posséder une autre ferme. Bâtie sur la hauteur, la nouvelle cense Saint-Denys fut érigée en I665.